En France, la micro-entreprise est le statut juridique le plus simple pour entreprendre. Création rapide et gratuite, obligations (très) réduites, charges allégées… C’est le régime idéal pour les baby entrepreneurs !
Cependant, comme pour tout professionnel indépendant, ton activité est susceptible de générer tout un tas de charges. Il faut alors faire preuve de rigueur dans la gestion de tes finances.
Afin d’y voir plus clair, on te propose aujourd’hui un tour d’horizon des dépenses en micro-entreprise.
La création de ta micro-entreprise est gratuite. Elle se fait en ligne, en quelques clics. Si l’on te demande de payer quelque chose, c’est ce que tu n’es pas sur le site officiel… Gare aux sites commerciaux qui tenteraient de t’induire en erreur.
Cependant, tu peux choisir de te faire accompagner pour créer ta micro-entreprise.
Par exemple, tu peux avoir recours aux services d’une Legaltech (start-up du droit) qui se chargera des formalités à ta place. Les CCI proposent également des accompagnements gratuits et payants à la création d’entreprise.
Lancer ton entreprise nécessite en outre de t’armer d’outils de gestion (cf infra).
Les impôts représentent une grande partie de tes dépenses en micro-entreprise. Ainsi, comme pour toute activité économique, tu dois payer des impôts et des cotisations sociales sur le chiffre d’affaires que tu perçois.
Sans doute la dépense n°1 en micro-entreprise !
Tous les mois ou trimestres (c’est au choix !), tu dois déclarer le chiffre d’affaires HT encaissé au cours de la période. Tu paies ensuite des charges sociales sur ce montant. Cela permet de financer ta protection sociale.
Les taux en micro-entreprise sont de 22 % du chiffre d’affaires pour les services et 12,8 % pour les ventes. Pour une meilleure gestion de ta trésorerie, on te conseille d’opter pour la déclaration mensuelle. Tu auras plus de visibilité sur les charges à payer. Dans le cas contraire, n’oublie pas de provisionner les sommes dues !
À l’instar des salariés, les auto-entrepreneurs paient chaque année de l’impôt sur le revenu. Il existe deux modalités d’imposition en micro-entreprise.
Tu peux tout d’abord, sous conditions, opter pour le versement libératoire de l’impôt. Cela te permet de payer ton IR en même temps que tes cotisations sociales. Le taux d’imposition varie de 1 % à 2,2 %, en fonction de la nature de ton activité.
Tu peux également relever du régime « classique ». Tes revenus d’auto-entrepreneur s’ajoutent alors aux autres revenus de ton foyer fiscal (salaire du conjoint, revenus fonciers…) pour une imposition globale.
Dans ce cas, tu es soumis au prélèvement à la source. Ton taux d’imposition est personnalisé : il dépend des caractéristiques de ton foyer fiscal.
Outre les cotisations sociales et l’impôt sur le revenu, tu dois également payer la Cotisation Foncière des Entreprises.
C’est un impôt local dû par toutes les entreprises, en fin d’année. Il est assis sur la valeur locative des locaux que tu utilises pour ton activité professionnelle. Si tu exerces à domicile, tu n’y échappes pas non plus…
Sache que tu ne paies pas la CFE au titre de la première année civile d’activité. Tu en es en outre exonéré si tu réalises moins de 5 000 euros de chiffre d’affaires par an.
La TVA est également un impôt à régler en micro-entreprise au-delà de certains seuils de chiffre d’affaires. Ce n’est cependant pas une dépense d’auto-entrepreneur à proprement parler, car c’est le consommateur final qui supporte la TVA. Tu la collectes simplement pour le compte de l’État.
Les dépenses de gestion d’une micro-entreprise peuvent être très diverses. Tout dépend de ton activité et de tes besoins. Certains frais, comme le compte bancaire, reviennent cependant systématiquement.
Le compte bancaire est obligatoire en micro-entreprise dès lors que tu dépasses 10 000 euros de chiffre d’affaires sur 2 années consécutives.
En pratique, on te conseille fortement d’en ouvrir un dès le début de ton activité. Il n’est pas envisageable de mélanger finances personnelles et finances de ton entreprise !
En ouvrant un compte dédié, tu gagnes en clarté, en transparence et en professionnalisme. Tes finances sont mieux gérées, et tu as bien plus de visibilité sur ton activité.
Un compte bancaire auto-entrepreneur coûte environ 10 euros par mois. C’est très peu au vu de son utilité !
La bonne gestion d’une micro-entreprise passe par une facturation conforme et un bon suivi du chiffre d’affaires. Tu peux faire cela « à la main » sur Excel, mais cela risque de te faire perdre beaucoup de temps. En outre, tu n’as pas la certitude de générer des documents conformes au droit.
On ne peut que te conseiller de te doter d’un outil de gestion et de facturation comme Freebe. Il te permettra de piloter ton activité de freelance à 360°, de suivre parfaitement ta facturation et de surveiller les statistiques de ton activité.
Au vu du temps gagné, le coût mensuel est largement rentabilisé !
Tous les auto-entrepreneurs ne sont pas contraints de souscrire une assurance professionnelle. La majorité des activités freelance ne génèrent pas de risques particuliers.
Cependant, certaines activités rendent obligatoire la souscription d’une assurance. C’est le cas des professionnels du bâtiment, avec l’assurance décennale. Les professionnels du bien-être, du sport, des loisirs… doivent quant à eux souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle.
Il est bien sûr possible de prendre une assurance facultative, même si ton activité ne l’impose pas.
Les assurances pour auto-entrepreneur débutent à partir de 10 euros par mois. Il en existe plusieurs types : assurance responsabilité civile professionnelle, assurance sur les biens, protection juridique…
Le compte bancaire, le logiciel de facturation et l’assurance sont loin de représenter tes seules dépenses en micro-entreprise.
Être à son compte, c’est aussi avoir à sa charge tous ses outils de travail ! Abonnements, matériel, logiciels, outils divers… L’addition peut vite grimper. Par exemple, les consultants SEO ont besoin de toute une batterie d’outils marketing. Les graphistes quant à eux doivent investir dans des logiciels de création.
N’oublions pas non plus la formation. En tant qu’auto-entrepreneur, tu bénéficies d’un droit annuel à la formation. Peut-être que tu achèteras également des formations non-finançables. Dans tous les cas, cette dépense est essentielle au développement ton activité. Elle ne doit pas être négligée !
La mutuelle figure également parmi tes dépenses de micro-entrepreneur. Tu peux choisir une mutuelle généraliste, ou une mutuelle dédiée aux indépendants. Compte environ 30 à 50 euros par mois.
Enfin, tu peux être confronté à des frais occasionnels, comme des frais de déplacement pour rencontrer un client.
De nombreux auto-entrepreneurs considèrent qu’ils n’ont pas besoin de gérer attentivement leurs dépenses, puisqu’ils sont en régime simplifié. C’est faux !
La micro-entreprise est une entreprise comme les autres. Des dépenses pertinentes et bien gérées peuvent permettre de faire grandir ton entreprise. Au contraire, une mauvaise gestion de ta trésorerie peut faire beaucoup de mal à ton entreprise, et même mener à sa fermeture.
Sois particulièrement rigoureux quant à la gestion de tes dépenses. Dote-toi d’un compte bancaire auto-entrepreneur et suis semaine après semaine tes dépenses. Tu dois les connaître sur le bout des doigts. Fais un tri régulier et anticipe bien le prélèvement de tes impôts et charges.
Mises bout à bout, les dépenses régulières ou occasionnelles en micro-entreprise peuvent représenter une sacrée somme. Il est important de bien les connaître et les contrôler, car le régime de la micro-entreprise ne permet en principe pas de déduction.
En entreprise individuelle et en société, les chefs d’entreprise peuvent déduire leurs charges professionnelles de leur revenu imposable. Concrètement, ils vont supporter l’impôt sur le chiffre d’affaires, minoré de toutes les dépenses de l’entreprise.
En micro-entreprise, cela ne fonctionne pas comme cela. Tu ne peux pas déduire tes charges de ton revenu imposable. Les cotisations sociales sont ainsi payées sur le montant « brut » de ton chiffre d’affaires, sans déduction ni abattement.
S’agissant de l’impôt sur le revenu (hors versement libératoire), le dispositif est un peu différent. L’État prend en effet en compte, de façon arbitraire, l’existence de tes charges.
Au moment de ta déclaration de revenus, il opère un abattement sur le chiffre d’affaires déclaré. Celui-ci est de 71 % pour les ventes, 50 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales, et 34% pour les activités libérales.
Fort heureusement, tu as à ta disposition des moyens d'alléger le poids de tes dépenses de micro-entrepreneur. L’objectif : éviter autant que possible de payer des charges sur des sommes dépensées !
Ainsi, si tu es assujetti à la TVA, tu peux déduire la TVA payée sur les achats de ton entreprise. Attention, les dépenses doivent être nécessaires à l’exercice de ton activité professionnelle. Gare aux contrôles…
Tu peux également extraire de ton revenu imposable les achats réalisés au nom et pour le compte de ton client. C’est ce que l’on appelle les frais de débours. On te conseille dans ce cas d’utiliser un logiciel de facturation capable de gérer les factures de débours, tel que Freebe :)
Tu l’auras compris : créer et gérer une micro-entreprise peut engendrer de nombreuses dépenses. Il est important d’apprendre à gérer tes finances de freelance, pour ne pas mettre dans le rouge ton entreprise.