Comment bien fixer ses tarifs en freelance ?
Comment tu t’en doutes certainement, fixer ses tarifs en freelance ne se fait pas au hasard. De la même manière qu’un tarif d’auto-entrepreneur ne peut pas être comparé à une rémunération de salarié. Lorsqu’un freelance encaisse une facture, la totalité du montant ne lui revient pas directement. Et c’est une chose que certains indépendants débutants, voire clients, ont du mal à comprendre.
En réalité, ton tarif de freelance se calcule à partir de plusieurs paramètres dont : ton expertise et ton expérience, tes cotisations et charges professionnelles, les jours non facturables et les tarifs du marché. Du moins, il s’agit ici des principaux paramètres pris en compte par la majorité des freelances. Au fil de ton expérience, tu auras sans doute une autre manière de calculer le prix de tes prestations.
Paramètre n°1 : l’expertise et l’expérience en freelance
Ton expertise et ton expérience en freelance sont naturellement deux éléments très importants pour fixer tes tarifs. Un freelance expert de son domaine avec plusieurs années d’expérience affichera généralement un tarif plus élevé qu’un confrère plus débutant. Et il en est de même si tu travailles dans un domaine d’expertise très demandé ou rare sur le marché des freelances, ou encore si ta mission permet à ton client de générer beaucoup de chiffre d’affaires.
La valeur de l’expertise est donc très variable d’un freelance à l’autre. Tout va dépendre de tes compétences et de ton expérience. À titre d’exemple, le tarif journalier d’un graphiste freelance débutant se situera en moyenne autour de 300€ HT quand un senior pourra afficher plus de 450€ HT. Pour un développeur expérimenté, le tarif journalier tournera plutôt autour des 500€ HT.
Attention cependant à ne pas confondre ton expérience de freelance et ton expérience du métier. Si tu viens d’ouvrir ta micro-entreprise mais que tu as déjà travaillé quelques années en tant que salarié sur le même type de missions, tu n’es donc pas débutant à proprement parler.
Paramètre n°2 : les cotisations sociales et les charges professionnelles
En freelance, que tu sois en micro-entreprise ou non, tu vas forcément dédier une partie de ta rémunération à tes charges professionnelles et cotisations sociales. Tes tarifs de freelance devront donc impérativement couvrir tes frais professionnels si tu souhaites être un minimum rentable.
Et c’est donc à partir d’ici que l’on introduit la notion de rentabilité en freelance. Si tu n’es pas familier avec ce terme, la rentabilité désigne tout simplement le rapport entre les revenus d’une entreprise et les sommes investies pour les obtenir. Pour être rentable en freelance, tu dois donc générer un chiffre d’affaires supérieur à tes charges et investissements.
Et par investissements, on parle plus largement de toutes les dépenses incompressibles en freelance :
- Les cotisations sociales de la micro-entreprise : elles représentent 12,30% à 21,20% de ton chiffre d’affaires selon la nature de ton activité. À ce taux de cotisations s’ajoute la contribution à la formation professionnelle (0,1% à 0,3% de ton CA), et la taxe pour frais de chambre si tu es artisan ou commerçant.
À noter que si tu viens de créer ton statut de micro-entrepreneur, tu peux bénéficier de certaines exonérations de cotisations sociales. On te parle d’ailleurs de tout ça dans notre guide sur l’administratif en micro-entreprise.
- L’impôt sur le revenu auquel tu es soumis en micro-entreprise : son taux est compris en 1% et 2,20% de ton chiffre d’affaires en fonction de ton activité. L’administration applique ensuite un taux d’abattement forfaitaire entre 34% et 71% pour prendre en compte tes charges professionnelles (hors cotisations). Ici aussi, si tu as besoin de plus de détails, on t’invite à consulter notre guide administratif.
- La cotisation foncière des entreprises (CFE) : cette taxe te concerne à partir de ta 2ème année d’activité en micro-entreprise. Elle est exonérée si ton CA annuel se situe en-dessous de 5 000€. Autrement, son montant est calculé à partir de la valeur locative de ton lieu de travail (ou de ton domicile).
- Tes charges professionnelles en freelance : en plus des cotisations obligatoires, tu devras bien entendu prendre en compte le montant de tes dépenses professionnelles pour fixer tes tarifs de freelance.
En fonction de ton activité, tu auras sans doute besoin de matériels informatiques, logiciels, abonnements, assurances, déplacements, etc. Toutes ces charges nécessaires à ton activité ne peuvent pas être déduites de ton chiffre d’affaires en micro-entreprise. La meilleure solution : les inclure dans tes tarifs d’auto-entrepreneur.
Paramètre n°3 : les jours non facturables en freelance
Pour bien estimer tes tarifs en freelance, il ne faut pas non plus oublier une chose essentielle : tu ne pourras pas facturer chaque journée de l’année. Eh oui, seules les missions réalisées pour tes clients génèrent du chiffre d’affaires. Le reste du temps, tu seras sans doute amené à travailler sur d’autres tâches propres à ton activité qui, théoriquement, ne te rapportent rien. Sans oublier les jours de repos.
Pour commencer, on prend donc en compte les weekends, jours fériés et vacances (en théorie, 5 semaines par an). Mais on te conseille de considérer aussi toutes les journées dédiées aux tâches annexes : prospection, périodes creuses, marketing, administratif, facturation, etc.
Pour te donner un exemple, on estime qu’un freelance facture en moyenne 50 à 60% de son temps de travail sur une année. Et c’est une donnée très importante à inclure dans le calcul de tes tarifs de freelance.
Paramètre n°4 : les tarifs moyens du marché
Pour bien positionner tes tarifs en freelance, tu peux bien évidemment observer ce qui se pratique en moyenne sur le marché. C’est même une bonne manière de vérifier si tes prix sont corrects, trop bas ou trop hauts. Cela dit, veille bien à te comparer à d’autres freelances équivalents en termes d’expérience, de compétences et de mode de vie. Un indépendant avec 10 ans d’expérience en région parisienne n’aura sans doute pas les mêmes tarifs qu’un freelance débutant en province par exemple.
À noter : pour comparer tes tarifs avec ceux du marché, nous te déconseillons de te baser uniquement sur les prix pratiqués sur les plateformes freelance. La concurrence y étant très forte, certains freelances n’hésitent pas à brader leurs prestations pour décrocher des missions. On est donc parfois loin des tarifs « normaux » pour un freelance. Il vaut mieux observer les tarifs des autres freelances directement sur leur site web ou en échangeant avec eux, ou encore via des enquêtes publiées par certains médias par exemple.