Tu connais La Cohorte ? C’est un podcast qui te donne toutes les clés pour te développer sereinement en freelance, créé par Marine Aubonnet, elle-même mentor pour les indépendants.
Aujourd’hui, on est très heureux de l’accueillir sur le blog de Freebe, à travers notre habituel portrait d’entrepreneur.e du mois. Marine nous parle de son propre parcours dans l’entrepreneuriat, des difficultés qu’elle a pu rencontrer ou encore de son organisation quotidienne et de ses outils favoris.
Aujourd’hui, je suis formatrice et mentor de freelances. J’aide principalement les freelances qui ont des métiers autour de la communication et du marketing, donc plutôt les métiers du web, à se développer et à structurer leur business. En bref, je les aide à avoir des revenus plus réguliers et à s’épanouir dans leur activité de freelance.
Mon activité a pas mal évolué puisque je suis freelance depuis 2015. Je faisais de la création de contenus éditoriaux (articles de blog, livres blancs, scripts de vidéo, création de podcasts, etc.). J’ai exercé plusieurs métiers en lien avec l’écrit, notamment un peu de relations presse au début, car je venais du journalisme à la base. Mais ce n’était pas un métier qui me correspondait finalement, d’où mon pivot vers la création de contenus, puis l’accompagnement des indépendants.
J’avais déjà eu une expérience entrepreneuriale qui a duré 5 ans avec un binôme, on a fini par arrêter au bout d’un moment. Je me suis donc retrouvée à me demander ce que j’allais faire. Je venais d’un parcours “école de commerce” plutôt classique, je me voyais naturellement rejoindre une grosse boîte et faire du marketing. Pour renouer avec ça, il fallait que je me “rachète un CV” car après une première expérience en business, ça ne me paraissait pas cohérent de postuler de suite sur un poste salarié.
Donc je me suis lancée en freelance par défaut. Et j’ai été super paumée pendant longtemps ! J’avais l’impression d’être la seule à rencontrer certains problèmes, je me sentais isolée. Il fallait absolument que j’échange avec d’autres freelances. J’avais aussi beaucoup d’affinités avec les podcasts à cette époque-là donc j’ai eu l’idée de monter un petit média. Et c’est comme ça que j’ai commencé à interviewer des freelances et à lancer La Cohorte en 2017.
Le podcast a pris de plus en plus de place dans mon quotidien, au point qu’il fragilisait mon business freelance. Il fallait donc prendre une décision et développer quelque chose autour de ce podcast. En parallèle, je discutais de problématiques récurrentes avec des freelances et ça m’a donné l’envie de lancer des programmes d’accompagnement pour les indépendants.
J’ai l’impression d’avoir fait toutes les erreurs possibles et imaginables dans un business freelance ! Comme je me suis lancée par défaut, je n’avais aucune vision entrepreneuriale. Honnêtement, ce n’est qu’au bout de 2 ou 3 ans d’activité que j’ai réalisé qu’il me fallait une stratégie, du marketing, un plan d’actions, etc. Des notions comme les leviers d’acquisition me passaient complètement au-dessus de la tête.
Donc j’ai beaucoup navigué à tâtons en capitalisant sur mon réseau. Heureusement, les clients venaient à moi, mais pour des projets très différents les uns et des autres. J’ai eu l’impression de ne rien construire de cohérent. En parallèle, tout mon entourage était salarié de grosses boîtes, donc je me sentais toujours isolée.
Assez tardivement, j’ai fini par travailler sur ma stratégie : prendre du recul, réfléchir sur quels projets travailler, avec quels profils de clients, etc. Bref, ma problématique principale était : comment je passe d’un business où les choses se passent sans que je ne maîtrise rien à quelque chose de structuré ?
Quand on est indépendant, la manière dont on développe notre entreprise est liée à ce qu’il se passe dans notre tête, soit le mindset. Ce n’est pas par là que je préfère attaquer le sujet (je ne suis pas coach mindset). Mon postulat est plutôt de se dire que si on progresse à petits pas dans son business d’un point de vue stratégique, c’est ça qui va nous booster et nous donner la confiance et le bon mindset.
Je fonctionne de plusieurs manières selon la personne que j’ai en face de moi en mentoring. Il y a des freelances que je considère en phase d’accélération : ils ont beaucoup de boulot et restent 100% concentrés sur leurs missions clients (sans jamais prendre le temps d’analyser ce qu’ils font et de se poser les bonnes questions). On se donne donc des échéances régulières pour faire des bilans d’activité. Et pour d’autres personnes, on fixe des chantiers prioritaires et des objectifs sur lesquels bosser entre deux sessions de mentoring, et on fait le point ensemble.
J’adore tout simplement le solopreneuriat ! Aujourd’hui, le freelancing a bien évolué, mais en 2015 ce n’était pas très bien perçu. Je me souviens d’une copine me disant “en fait, tu ne veux pas dire que tu es chômeuse”. On associe encore beaucoup l’entrepreneuriat à l’imagerie de la start-up ou de la licorne, se lancer à plusieurs, lever des fonds, etc. Alors que c’est loin d’être la seule forme d’entrepreneuriat.
Au fur et à mesure de mon parcours, j’ai vraiment pris goût à être solo dans mon business. J’adore échanger avec d’autres freelances et indépendants. Ce sont toujours des personnes passionnantes, inventives et créatives. Et faire circuler ces informations à travers les accompagnements, le podcast ou les newsletters, c’est ce qui me passionne aujourd’hui.
C’est un chantier constamment en cours. La fréquence de publication du podcast a beaucoup évolué, aujourd’hui on est à un épisode par semaine. Pour gagner du temps, je varie les formats : les interviews qui me prennent le plus de temps, mais aussi les épisodes solo (que j’appelle les bonbons) d’une dizaine de minutes où je partage des idées concrètes. Je prends une thématique à développer, par exemple le développement commercial, la prospection, les routines & process, etc. Enfin, je propose aussi des formats plus courts et légers à préparer comme la hotline ou les coulisses du podcast.
Côté organisation, j’ai un planning d’épisodes à l’avance, et je profite des vacances pour faire des petits stocks. Mais je finalise toujours les épisodes la semaine précédant leur publication. Et pour finir, je délègue aussi le mixage des épisodes à une autre personne.
Finalement, on est tous confrontés à la difficulté de s’organiser quand on est indépendant et que l’on doit créer du contenu. On a plein d’idées mais on reste limités par nos ressources et notre temps.
J’ai un espace Notion sur lequel j’ai commencé par créer mon planning éditorial. De fil en aiguille, j’ai fini par planifier tout mon business sur cet outil. C’est devenu mon CRM, ma to do list, mon outil de veille où je stocke les contenus du web à consommer, mon outil de prise de notes, etc.
J’utilise aussi d’autres outils comme Google Calendar, Ausha pour héberger le podcast, Discord pour rassembler une communauté d’entraide entre freelances, ou encore Riverside pour enregistrer les interviews en podcast. En ce qui concerne le dernier, c’est très pratique pour s’affranchir des contraintes quand il faut enregistrer une interview à distance.
Enfin, j’utilise aussi MailerLite pour les newsletters, Stripe pour les paiements et Streak, une extension Gmail pour faire un meilleur suivi des contacts.
Je ne dirais pas phobique de l’administratif. Quand j’étais en auto-entreprise (car je suis en société aujourd’hui), je trouvais ça relativement simple. La déclaration trimestrielle (et même mensuelle) reste gérable. Et je suis plutôt du genre à anticiper les échéances administratives pour me rassurer.
Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de l’utiliser car j’étais déjà sortie de la micro-entreprise à l’époque du lancement. Par contre, j’ai de nombreux retours des freelances de ma communauté sur l’outil. Freebe est régulièrement recommandé pour gérer son admin’ par les autres auto-entrepreneurs qui l’utilisent déjà. J’ai aussi des prestataires qui l’utilisent et je trouve l’outil très pratique pour simplifier la validation des devis par exemple !
Un grand merci à Marine pour sa disponibilité et ses confidences sur sa vie d’entrepreneure. Tu peux filer écouter les épisodes de La Cohorte si tu le souhaites. Et sinon, pour suivre Marine ou travailler avec elle, c’est par ici :